Dr. Maik Goth
Literaturwissenschaft / Ruhr-Universität Bochum, Fakultät für Philologie, Englisches Seminar
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Projet: Double Entendre dans la Restauration et du XVIIIème siècle: texte, spectacle, critique
Le phénomène de Double entendre est très présent dans les comédies de la Restauration. C’est dans The Country Wife de William Wycherley (1675) que l’on trouve un des exemples les plus célèbres de ce type de jeux de mots, lorsque, devant son mari Sir Jasper, Lady Fidget fait mine de manifester son enthousiasme pour la collection de bibelots de Horner : « il connait très bien les bibelots et en possède lui-même de très beaux, mais ne me laissera pas les voir de peur que je ne lui en demande » (IV. iii. 102-104). Ce qui, pour Sir Jasper, ne parait pas compromettant est en fait un exemple de jeu de mots improvisé : Lady Fidget convertit avec esprit le terme « bibelot » en un Double entendre sexuel lui permettant de communiquer son désir à Horner et de lui proposer un rendez-vous adultère dans la pièce voisine.
Cette fameuse scène des bibelots de Wycherley donne à penser que le Double entendre est lié aux conventions génériques de la comédie et de la farce de la fin du dix-septième. Je me propose de réexaminer ce point de vue bien établi en envisageant ce type de jeu de mots comme étant un point de rencontre du texte dramatique, du spectacle théâtral et de la critique contemporaine des dix-septième et dix-huitième siècles. Des pièces telles que The Tender Husband (1704) de Richard Steele and The Foundling (1748) d’Edward Moore, parmi d’autres, suggèrent que le Double entendre n’avait pas disparu au dix-huitième siècle, même si, du fait de l’obscénité du procédé, la question est discutée. Je commencerai par traiter les questions de définition et la distinction entre différents types de jeux de mots (similarité phonétique, polysémie, comique de situation, métaphores), et proposerai une vue d’ensemble des points de vue exprimés dans la critique post-Renaissance ; je proposerai ensuite des analyses de Double entendre typiques des comédies de la Restauration et du dix-huitième siècle. Ces exemples illustreront le fait que le double entendre est constamment repris après l’Interregnum et associe différents modes de comique.
Biographie
Spécialiste de littérature, j’associe expertise de la littérature, du début de la période élisabéthaine et de la comédie de la Restauration et du dix-huitième siècle, à de nombreux centres d’intérêt en littérature et art dramatique, du Moyen-âge au vingt-et-unième siècle. Outre ma pratique approfondie d’étude des textes dans leur contexte historique, littéraire et culturel, j’ai donné des cours de littérature (du Moyen-âge au vingt-et-unième siècle) et d’enseignement des langues étrangères (Fremdsprachenausbildung). En 2012, je me suis associé au Spenser Review en tant que Corresponding Editor.
Après avoir obtenu un master en Philologie anglaise, Philologie classique et Études américaines, j’ai obtenu mon doctorat à l’Université de Bochum en 2010 avec une thèse portant sur le rôle des monstres et des créatures monstrueuses dans The Faerie Queene d’Edmund Spenser (1590; 1596), étude qui n’avait jusqu’alors jamais été conduite de manière systématique. La première partie comporte une étude taxonomique complète des monstres qui peuplent le poème ; la deuxième partie explore la complexité de mise en œuvre par Spencer de notions qui lui sont contemporaines telles que l’imagination monstrueuse et l’autonomie du poète ; et la troisième partie aborde le poème lui-même en tant qu’artefact monstrueux. Le livre correspondant à ma thèse sera publié cette année au Manchester University Press.
Je m’intéresse aux jeux de mots depuis longtemps. Mon premier livre, From Chaucer’s Pardoner to Shakespeare's Iago: Aspects of Intermediality in the History of the Vice/du Pardoner de Chaucer au Iago de Shakespeare: aspects de la médiation dans l’histoire du vice, porte sur l’évolution de la représentation du Vice, depuis le Moyen-âge jusqu’à la Renaissance (figure du diffamateur, de l’imposteur de basse extraction, allégorie du scélérat), et analyse en particulier les manipulations du langage provoquées par le Vice (par exemple, dans le double entendre, jeu de mots plurilingue, équivoque, Pig-Latin, etc.). En tant que spécialiste de la première modernité, j’ai constamment été confronté aux jeux de mots ; plus que d’autres, The Faerie Queene d’Edmund Spenser, œuvre sur laquelle j’ai écrit ma thèse, contient des jeux de mots complexes, essentiels à la signification du poème. Par ailleurs, je m’intéresse également à la poésie Métaphysique de la période élisabéthaine, et en particulier à l’œuvre de John Donne, riche en jeux de mots de tous types. Mon troisième livre (Habilitationsprojekt), qui porte sur l’incidence de Terence sur la comédie et la critique en Angleterre à partir de 1660-1780, est centré sur une période dans laquelle les jeux de mots, non seulement étaient largement utilisés au théâtre, mais aussi étaient devenus des sujets cruciaux de polémique. Enfin, je me passionne pour les jeux de mots de la littérature et du théâtre du vingtième siècle (comme dans l’article sur le roman ludique de John Lanchester, The Debt to Pleasure).
Publications (choisies)
"'Infinite Shapes of Things': Monsters and the Monstrous in Edmund Spenser's The Faerie Queene", Clerks, Wives and Historians: Essays on Medieval Language and Literature, ed. by Winfried Rudolf, Thomas Honegger and Andrew James Johnston, Variations 8 (Bern et al.: Peter Lang, 2008), pp. 141-184.
"'Killing, Hewing, Stabbing, Dagger-drawing, Fighting, Butchery': Skin Penetration in Renaissance Tragedy and Its Bearing on Dramatic Theory", Comparative Drama 46 (2012): 139-162.
"Exaggerating Terence's Andria: Steele's The Conscious Lovers, Bellamy's The Perjur'd Devotee, and Terentian Criticism", Ancient Comedy and Reception: Studies in Honor of Jeffrey Henderson, ed. by Douglas Olson (Berlin: De Gruyter, 2014), pp. 503-35.